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Une muselière aux dépens des payeurs de primes
Arbitraire et antidémocratique
Une initiative populaire entend interdire aux membres de l’Assemblée fédérale de siéger dans les instances de direction et de surveillance des caisses-maladie. Exclure les intérêts des assurés de la formation de l’opinion politique est arbitraire et antidémocratique. Car à l’heure actuelle, trois fois plus de parlementaires entretiennent des liens avec les fournisseurs de prestations (hôpitaux, industrie pharmaceutique, médecins, etc.) qu’avec les assureurs-maladie.
Si l’initiative était adoptée, les parlementaires pourraient continuer de défendre sous la Coupole les intérêts des hôpitaux, des médecins, des EMS ou de l’industrie pharmaceutique, alors même que ceux-ci sont responsables de 95% des dépenses de santé financées par les primes.
Il suffit de consulter le registre des intérêts des deux chambres pour s’en rendre compte: celui-ci révèle que trois fois plus de parlementaires entretiennent des liens avec les fournisseurs de prestations (hôpitaux, industrie pharmaceutique, médecins, etc.) qu’avec les assureurs-maladie. Par ailleurs, chaque canton est représenté au Conseil des Etats et ce bien que les cantons soient responsables, avec leur planification non coordonnée des hôpitaux, de la majeure partie du surapprovisionnement médical en Suisse – et partant d’innombrables prestations superflues à la charge des payeurs de primes. De plus, les plus fortes hausses de primes sont dues depuis des années au secteur hospitalier ambulatoire.
Il serait donc irresponsable, arbitraire et antidémocratique de ne cibler que les représentants des assureurs-maladie au Parlement.