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Editorial
Des erreurs aux conséquences fatales
La loi sur les épidémies avait suscité de vifs débats. En 2013, les adversaires de la vaccination affirmaient que la Confédération se dotait d’une trop grande marge de manoeuvre et qu’elle voulait introduire en catimini l’obligation de vacciner sur tout le territoire. Mais dans la situation que nous vivons actuellement, nous pouvons nous féliciter d’avoir une telle loi! Précieuse en pleine crise de coronavirus, elle constitue une base légale solide et fixe les conditions pour entreprendre une vaccination de masse. Elle a notamment permis à la Confédération, aux cantons et aux assureurs-maladie de mettre rapidement en place une campagne nationale de vaccination. Tous les partenaires ont par ailleurs bénéficié des expériences recueillies en 2009 lorsque la Suisse avait été touchée par la grippe porcine. A cette époque, la Confédération avait également planifié une vaccination à grande échelle et l’avait, du moins en partie, mise en oeuvre. Nous nous appuyons aujourd’hui sur les leçons tirées à l’époque. Ainsi, la répartition des tâches et des coûts n’a jusqu’à présent guère donné matière à discussion. De même, le fait que les vaccinations soient effectuées en grande partie dans des centres est largement accepté. En s’engageant en faveur de la vaccination de masse, les assureurs tiennent à contribuer de manière substantielle à surmonter la crise. C’est pour cette raison qu’ils prennent aussi en charge une part importante des coûts, qui se montent au total à quelque 200 millions de francs. S’ils sont en mesure de mettre les moyens nécessaires à disposition, c’est parce qu’ils disposent de solides réserves dans lesquelles ils peuvent puiser sans devoir augmenter massivement les primes. Pour santésuisse il est donc parfaitement incompréhensible et irresponsable qu’en pleine crise sanitaire, la Confédération veuille abaisser les réserves minimales des caisses. Cela a déjà été le cas à deux reprises dans le passé, avec des conséquences fatales sous la forme de hausses massives de primes les années suivantes. Que l’on parle de grippe porcine, de réserves ou d’autres sujets du domaine de la santé, une chose est sûre: nous serions bien inspirés d’analyser le passé et d’en tirer les bonnes leçons pour le futur – dans l’intérêt de la population et du système de santé.