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Coûts de la santé
Des mesures immédiates en faveur des assurés pour contrer la menace d’une hausse de primes
Depuis début 2021, les coûts de la santé ont connu une hausse qui n’avait plus été vue depuis des années. Sous une forte pression politique, les assureurs-maladie ont maintenu les primes pour l'année 2022 aussi basses que possible et ont puisé pour ce faire dans leurs réserves. Compte tenu de la nouvelle hausse des dépenses de santé durant l’année en cours, les primes risquent d'augmenter drastiquement en 2023. santésuisse exige des mesures urgentes que le Conseil fédéral peut mettre en œuvre immédiatement.
En juin 2021, le Conseil fédéral a fortement incité les assureurs-maladie à réduire davantage leurs réserves par le biais d'une modification d'ordonnance. Sous cette pression – et pour ménager les assurés en pleine pandémie –, les assureurs ont maintenu les primes 2022 aussi basses que possible. L'évolution des coûts de la santé continue toutefois de grimper en flèche. En 2021, les coûts par assuré ont augmenté de 5,1 pour cent. La dernière hausse de cette ampleur remonte à 2013. Et malheureusement, cette tendance se confirme cette année. Sans mesures rapides, les primes pour l'année prochaine devront donc augmenter de manière drastique.
Des mesures efficaces sont prêtes
Depuis des années, santésuisse dénonce les prix élevés des médicaments – et leurs importantes marges de distribution – ainsi que ceux des analyses de laboratoire en Suisse. Dans les deux cas, le département de l'Intérieur est en train de prendre des décisions qui permettraient de réaliser rapidement des économies. En outre, il existe une série d'évaluations des technologies de la santé (HTA) déjà achevées avec succès. Si ces procédures médicales dont l'inefficacité est prouvée étaient retirées du catalogue des prestations de l’assurance-maladie obligatoire, des économies supplémentaires pourraient être réalisées. Ces mesures peuvent être mises en œuvre immédiatement, sans impact négatif sur les patients, et déchargeraient l'assurance-maladie sociale d'environ 1,5 milliard de francs, ce qui équivaut à 5 pour cent des primes.
En outre, un nouveau tarif médical basé sur des forfaits est nécessaire, car ceux-ci freinent la croissance des coûts, créent plus de transparence et peuvent être développés en continu. En juin 2021, le Parlement a pris des décisions importantes en donnant la priorité aux forfaits ambulatoires. Dès décembre 2021, santésuisse et H+ ont soumis des forfaits ambulatoires au Conseil fédéral pour examen. Le développement des forfaits ambulatoires est actuellement en cours, afin que rien ne s'oppose à leur soumission pour approbation à la fin de cette année.
Par ailleurs, le moment serait tout à fait mal choisi pour se lancer dans des expériences dans le domaine tarifaire en introduisant précipitamment un nouveau tarif à la prestation pour les médecins et les hôpitaux. D'une part, celui-ci présente de nombreuses faiblesses conceptuelles, d'autre part, il ferait encore davantage augmenter les coûts et aggraverait la situation déjà tendue pour les payeurs de primes.
Recul attendu des réserves
Les réserves des assureurs-maladie assurent la stabilité à long terme de l'évolution des primes. santésuisse a toujours mis en garde contre une réduction des réserves imposée par la politique. Les expériences passées ont montré qu'une telle réduction entraîne de fortes hausses des primes les années suivantes. En conséquence, le niveau actuel des réserves se dégradera drastiquement dès l'année prochaine en raison de l'évolution des coûts.