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14.12.2020

Editorial

Garantir la stabilité, éviter les chocs

L’assurance-maladie sociale fonctionne, elle est garante de continuité et de stabilité – en temps de crise aussi, comme nous le vivons actuellement avec la pandémie de coronavirus. Les assureurs-maladie ont réussi à passer ce test de résistance, ce qui est très réjouissant. Car le propre d’une crise, c’est qu’on ne sait pas comment elle va évoluer et toutes les conséquences qu’elle peut entraîner.

L’assurance obligatoire des soins sert à protéger la population contre les répercussions financières de la maladie. Il s’agit là d’un des principes fondamentaux de notre loi sur l’assurance-maladie. L’enjeu n’est rien de moins que le bien commun de la population, afin de garantir les soins à long terme pour tous. C’est une noble tâche et nous l’accomplissons avec plaisir. Mais elle implique une grande responsabilité. Il incombe aux assureurs-maladie de l’assumer, en faveur de la population.  

Les réserves dont nous disposons ont permis aux assureurs-maladie de rassurer rapidement la population et d’exclure une hausse des primes consécutive à la crise provoquée par le coronavirus. Cependant, nous devons hélas nous attendre, pour l’année prochaine, à une nouvelle progression des coûts d’environ trois pour cent. A court terme, nous pouvons certes nous permettre que les recettes soient inférieures aux coûts. En revanche, à long terme, les primes doivent couvrir les coûts des prestations médicales et les frais administratifs des assureurs-maladie.

Dans le passé, nous avons fait l’expérience d’une réduction excessive des réserves pour des raisons autres qu’actuarielles. De telles mesures n’ont jamais été bénéfiques aux assurés. Une fois les réserves fortement entamées, il a fallu les reconstituer en procédant à des hausses douloureuses de primes. C’est pourquoi beaucoup d’entre nous ont encore en mémoire l’erreur commise d’avoir indûment puisé dans les réserves. Il faut absolument éviter qu’un tel choc ne se reproduise. Car nous tenons à respecter notre promesse: protéger la population contre les effets financiers de la maladie. Aujourd’hui, demain et dans un avenir plus lointain.

Verena Nold, Directrice de santésuisse

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