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Conséquences du COVID-19
Moins de coûts… temporairement
Une nouvelle étude de l’Université de Saint-Gall montre que les restrictions imposées par le Conseil fédéral au début de la pandémie de coronavirus ont entraîné une réduction notable des coûts de la santé à la charge de l’assurance obligatoire des soins (AOS). Cette diminution n’a été que partiellement compensée jusqu’à la fin de l’année. Au total, la baisse des dépenses de santé en 2020 s’établit à environ 3 pour cent.
La pandémie de coronavirus a mis le système de santé suisse à rude épreuve. Le 16 mars 2020, le Conseil fédéral déclarait la situation extraordinaire en vertu de l’article 7 de la loi sur les épidémies (LEp). À partir du 21 mars 2020, l’accès aux hôpitaux, aux cliniques et aux cabinets médicaux était limité. Ces lieux sont certes restés ouverts, mais ils ont dû renoncer aux interventions médicales et aux thérapies non urgentes. Ces restrictions ont toutes été levées le 27 avril 2020. Sur mandat de santésuisse, le professeur Christian Biener, de l’Université de Saint-Gall, a analysé les conséquences concrètes des mesures contre le COVID-19 sur les prestations médicales fournies dans l’AOS en 2020. Son étude montre que les mesures du Conseil fédéral ont temporairement entraîné une réduction considérable des coûts de la santé. Au total, sur l’ensemble des fournisseurs de prestations inclus dans l’étude, la réduction des coûts prévus constatée s’élève à plus de 3 pour cent. Ce recul représente un montant de 868 millions de francs. Certains domaines ont été bien plus concernés que d’autres en fonction de l’étendue des restrictions. La radiologie (-12,6 %), les cliniques psychiatriques (-11,7 %), la médecine pour enfants et adolescents (-10,5 %), l’angiologie (-9,5 %) et la physiothérapie (-9,0 %) arrivent en tête du classement.
Effets du coronavirus en point de mire
L’Excess Health Care Utilization (EHC), soit l’écart entre les coûts prévisibles et les coûts effectifs entre mars et décembre 2020, a été relevé pour évaluer l’impact de la pandémie. Par analogie avec la méthode utilisée par l’Office fédéral de la statistique pour déterminer la surmortalité, l’auteur de l’étude a utilisé des modèles saisonniers issus des coûts de traitement de 2009 à 2019. En prenant des mesures au début de la pandémie, le Conseil fédéral voulait garantir les ressources des hôpitaux pour les soins aigus, et surtout pour les soins intensifs. Par conséquent, les restrictions imposées par le gouvernement au niveau de l’offre expliquent presque exclusivement les réductions de coûts des fournisseurs de prestations tels que les cliniques de réadaptation, la prise en charge centralisée, la rhumatologie, la chirurgie plastique, la pneumologie et les établissements médico-sociaux. Ces groupes de fournisseurs de prestations se distinguent en effet par une part importante «d’interventions médicales et de thérapies non urgentes», qui n’ont pas pu être rattrapées sur les huit derniers mois de l’année. De nombreux autres fournisseurs de prestations présentent toutefois une part importante de réductions de coûts induites par la demande. On peut mentionner les chiropraticiens, les cliniques psychiatriques, les physiothérapeutes et les ergothérapeutes.
Conséquences à long terme des traitements non réalisés: questions en suspens
De plus, des effets de rattrapage significatifs ont été constatés dès l’été 2020. Le fait que les prestations reportées n’aient pas toutes été rattrapées pourrait s’expliquer par des goulots d’étranglement chez les fournisseurs de prestations ainsi que, dans certains cas, par le caractère non urgent des traitements planifiés. Dans les conclusions de son étude, Christian Biener suggère d’examiner tout particulièrement par la suite les domaines où la réduction des prestations de santé a été importante.