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31.12.2021

Editorial de Verena Nold, Directrice de santésuisse

Utiliser les solutions existantes pour maîtriser les coûts!

L’an prochain, les primes baisseront en moyenne de 0,2% – une nouvelle réjouissante me direz-vous. Or les apparences sont trompeuses: les dépenses de santé ont de nouveau augmenté d’environ 5% cette année, une hausse que l’on n’avait plus vue depuis longtemps. Les prévisions pour l’année 2022 sont tout aussi moroses. Tous ces signaux d’alarme doivent être pris au sérieux.

santésuisse ne peut qu’applaudir si les assureurs-maladie peuvent, grâce à leurs réserves, éviter une hausse des primes à court terme, surtout en ces temps difficiles. Mais cela ne correspond ni à la législation ni à la logique économique. Il s’agit plutôt de primes dictées par des impératifs politiques. Nous devrions toutefois tirer les leçons du passé: si nous puisons trop profondément dans les réserves, nous en ferons tôt ou tard les frais. Car dans le passé, de telles décisions ont toujours été suivies par de fortes fluctuations des primes les années suivantes.

Si nous voulons stabiliser les primes durablement, des mesures énergiques doivent enfin être prises pour casser la spirale des coûts. Nulle part ailleurs les prix sont aussi élevés que dans le système de santé suisse. Une analyse de laboratoire peut coûter jusqu’à dix fois plus en Suisse qu’en Allemagne par exemple! Et au risque de déplaire à certains: nous refusons catégoriquement les nouveaux tarifs dont seuls les fournisseurs de prestations profitent et non les patients.

Les solutions pour stabiliser les coûts existent déjà. Ainsi, il ne fait aucun doute que les forfaits pour les traitements ambulatoires freinent la croissance des coûts et garantissent des conditions équitables pour toutes les parties concernées. Les expériences recueillies dans le domaine hospitalier stationnaire, où les forfaits sont appliqués depuis dix ans, le démontrent amplement. Il est également temps de baisser les prix des médicaments. Quant aux marges coûteuses sur les médicaments, elles sont certes lucratives pour les pharmacies, mais les grands perdants sont les payeurs de primes. Enfin, la numérisation doit être accélérée afin de freiner durablement la croissance des coûts.

Des solutions pérennes sont absolument indispensables car elles sont le seul moyen de garantir la viabilité financière de notre précieux système de santé. 

Interlocuteur